La première étape était celle de la désillusion.
Je n'ai pas toujours été un fervent défenseur de la Liberté et de la Paix, loin s'en faut! J'étais apolitique. Peut-être dans le mauvais sens du terme, c'est-à-dire non pas comme quelqu'un qui méprise et regarde de loin ces clowneries et ces bavardages stériles, mais comme quelqu'un qui était indifférent au futur maître qui lui serait échu par le biais du vote. Il m'importait peu de savoir qui était au pouvoir, et je me laissais porter par la vague du système (mot que j'aurai largement le temps de clarifier plus tard, mais c'est une autre histoire!), après tout, ce sont les règles du jeu, me disais-je.
Néanmoins au fil du temps, grâce à des discussions entre amis, plus éveillés aux affaires politiques que moi, et sans doute aussi grâce à mon esprit qui devenait plus mâture et à mes lectures, j'ai pris conscience que quelque chose clochait. Il suffisait de regarder le journal télévisé, seule source d'information à l'époque (ne me parlez pas des journaux papier, tous répétaient les mêmes informations), pour y découvrir les injustices dans ce monde, des peuples entiers faibles, sans défense, opprimés au vu et au su de tous. Spectacle effrayant de la méchanceté humaine! Autrefois, je haussais les épaules en soupirant : c'est la guerre, rien de plus, qu'y puis-je? Désormais ces images de destruction et de mort m'interpellent et font bouillir mon sang de colère. Que faisaient les gouvernements à travers le monde pendant ce temps? Rien. Pire encore, certains se rendaient complices, soutenaient ouvertement ces crimes et intimidaient les quelques voix dissidentes qui osaient s'insurger contre ces horreurs. Je veux bien admettre que les affaires intérieures d'une nation soient prioritaires et qu'un pays, à lui seul, ne peut pas régler tous conflits dans le monde. Mais de là à sciemment entraver les processus de paix et vendre des armes aux oppresseurs, il y a un gouffre! Et pourquoi intervenir militairement dans certains conflits et non dans d'autres? Pourquoi laisse-t-on certains peuples se faire massacrer tandis qu'on envoie des troupes, à l'aide des contributions publiques, pour en protéger d'autres? Certaines vies valent-elles plus que d'autres? Je ne trouvai aucune réponse à toutes ces questions, et à ce que je sache, la classe politique, tous partis confondus, n'offrait aucune solution. Il n'y avait plus aucun espoir du côté de ces gens-là. Mais alors, vers qui, vers quoi se tourner?
C'est alors que j'ai découvert un monde qui m'était alors totalement inconnu, celui du mouvement pour la Liberté. (à suivre)
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