On a vu avec Botticelli et Bellini, l'arrivée des thèmes mythologique et une émancipation des peintre italiens par rapport à leur héritage néerlandais. Bronzino lui inaugure le mannièrisme Florentin. 100 ans environ sépare déjà L'annonciation par Fra Angélico et cette représentation de Vénus que nous allons analyser ensemble aujourd'hui...

Un contexte particulier

Bronzino, a travaillé à la cour du duc de Florence, Cosme de Médicis (1519-74), plus tard nommé grand-duc de Toscane par le pape Pie V. Contrairement aux anciens membres de la famille Médicis à Florence, comme Laurent le Magnifique (1449- 92), Cosme n'était pas un connaisseur de la Renaissance florentine, bien qu'il comprenne la valeur propagandiste de l'art pour sa famille et pour la ville. Bronzino, élève de Pontormo (1494-1556) et inspiré par Michel-Ange (1475-1564) a été nommé peintre de cour aux Médicis en 1540, devenant bien connu pour ses portraits de la Renaissance (de Cosme, sa famille, et les membres de la cour) ainsi que ses peintures et ses retables religieux. Son style particulier de peinture maniériste était délibérément sans prétention et érudit, de manière à plaire à un public cultivé et courtois qui appréciait les puzzles visuels. Cosme commanda une Allégorie du Triomphe de Vénus comme cadeau pour François Ier, roi de France dont la propre cour à Fontainebleau était un centre actif pour les artistes maniéristes, y compris les Italiens comme Francesco Primaticcio (1504-70) et Rosso Fiorentino (1494-1540). Pour plus d'informations, voir: École d'art maniériste de Fontainebleau (vers 1528-1610).

Analyse de l'oeuvre

Cette peinture sur panneau, a été délibérément conçue comme une allégorie érotique complexe qui comprenait une gamme de symboles iconographiques et emblèmes du monde de la mythologie. En même temps, sa composition fournit à Bronzino de nombreuses occasions de démontrer sa virtuosité dans la peinture et l'art du portrait.

L'image symbolise les conséquences de l'amour impitoyable. Sa figure principale, Vénus, déesse de l'amour (identifiée par ses colombes et par la pomme d'or que lui a donnée Pâris) désarme son fils Cupidon (identifié par ses ailes) en emportant sa flèche alors qu'ils s'embrassent incestueusement. Les deux sont nus.

D'autres personnages incarnent des concepts associés aux dangers de l'amour physique. L'enfant nu (qui symbolise le Plaisir) veut frapper Vénus et Cupidon avec des pétales de rose, inconscients de la douleur (de l'amour). Derrière lui, une créature (Tromperie) avec la tête d'une fille mais le corps d'une bête offre à Vénus un doux nid d'abeille** d'une main tout en cachant la piqûre avec l'autre main. Pendant ce temps, derrière Cupidon (à gauche), il y a une silhouette sombre et crie qui symbolise soit la jalousie , soit peut-être les effets de la syphilis, qui avaient atteint des proportions épidémiques au milieu du 16ème siècle. La figure en haut à gauche de l'image représente Léthé (représenté avec une tête creuse qui ne se souvient de rien) essaye de garder un voile sur les événements. Cependant elle est empêchée de le faire par l'homme chauve (Kairos) avec le sablier sur son dos (en haut à droite), une allusion peut-être aux effets fatals à long terme de la syphilis, ou simplement au côté éphémère de tout plaisir physique .

Remarquez aussi le manque d'espace maniéré et claustrophobe, avec les figures entrelacées qui se pressent l'une contre l'autre ainsi que le plan de l'image. Le travail le plus fin est sans doute dans la composition des visages, dans leur froideur de style albâtre, ainsi que dans la couleur chatoyante des draperies de fond.

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Série d'articles Présente moi une oeuvre d'art
1- L'annonciation par Fra Angelico
2- Ecce Homo par Antonello de Messine
3- L'Extase de saint François par Bellini
4- Portrait du doge Leonardo Loredan par Bellini
5- La naissance de Vénus par Botticelli
6- Io et Jupiter par Le Corrège

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@siavach, Amtateur d'art et Photographe